O&S, encore. Qui a dit que Barneys était leur seconde maison ?

L'après-midi n'en était encore qu'à son commencement quand Olivia et Serena, arrivèrent tout sourires à Barneys. Elles avaient apprécié de descendre la longue cinquième avenue sur quelques dizaines de mètres pour se rendre dans leur boutique préférée. L'air était doux, et le temps paraissait incroyablement chaud pour un mois de septembre. De temps en temps, le vent soufflait et agrémentait leur conversation de doux sifflements, tout en donnant un effet de mouvement à leurs longues chevelures. Elles parlaient de mode, un sujet assez récurent, qui occupait de nombreuses heures de leur vie. En effet, elles avaient une passion commune pour la mode, les publicités de leurs marques préférées, les slogans, les égéries, les défilés, et surtout ... Le shopping. Elles connaissaient tout sur tout. Citer des mannequins venus tout droit d'Europe de l'Est ne les choquaient pas. Elles ne vénéraient pas l'Unique Kate, comme 99% des Américaines, et des New Yorkaises.

Toutes deux avaient appris à se faire un style unique, en s'inspirant de leurs goûts, mais aussi de la Bible de la mode, le magazine Vogue, dans toutes ses déclinaisons. Car Anna Wintour, et Carinne Roitfeld étaient les meilleures, en matière de journalisme modesque.
Olivia avait un style assez bien représenté par sa tenue actuelle, composée d'une robe prune en tissu drapé, achetée quelques jours plus tôt chez Barneys, une paire de collants opaques noirs, des low boots Balenciaga noires également, appartenant à son amie, un blazer court Prada, qui comportait de discrets détails féminins, et un sac, le dior Babe, coloris prune également. Ainsi, elle aimait assumer sa féminité a 100%, et c'est ce qui faisait qu'elle se retrouvait assez régulièrement citée dans les tabloïds New Yorkais, pour son plus grand bonheur.

Mais c'est toujours engagées dans cette grande discussion sur l'avenir du slim en cuir que les jeunes filles pénètrèrent dans leur antre. Dans un sourire joyeux adressé aux vendeuses du rez de chaussée, elles se dirigèrent vers l'ascenseur, qui les attendait, et Olivia pressa le bouton 3 de l'affichage tactil que proposait le magasin. Direction, Maroquinnerie de luxe. Elles étaient venues chercher ici deux nouveaux sacs, un chacune donc, sans idée précise de ce qu'elles désiraient. Ensuite, et comme à leur habitude, elles monteraient au 5e étage, le rayon mode féminine.

_ Nous y voilà !

Elles étaient en effet a l'entrée d'une immense pièce, découpée en rayons par marques. Les murs étaient emplis de mannequins qui exposaient les sacs a plusieurs milliers de dollars, et la sécurité était clairement exposée. Ainsi, nombreux étaient les petits boitiers protégeant les bijoux d'éventuels voleurs à l'arrachée.

Les rayons étaient en forme de petits carrés reliés entre eux, chaque "Cube" correspondant à une marque, qui étaient séparées par valeur. Ainsi, les marques "luxe" étaient séparées de la "haute couture", désignant ici les collections des marques de luxe crées pour les occasions, elle meme séparées des sacs pour la vie de tous les jours. Chaque petit carré proposait des canapés en cuir noir au grainage magnifique, pour que les client(e)s puissent s'installer et regarder les sacs, sans se faire mal aux pieds, et sous l'oeil attentif des vendeurs.

Comme quoi, la richesse, ça a du bon ! Evidemment, ce n'est pas partout que vous trouverez des canapés dans des magasins de maroquinnerie. Mais quand on s'apelle Olivia Waldorf et Serena van der Woodsen, rien n'est impossible.

Les deux jeunes filles venaient de sortir de l’ascenseur, et elles se trouvaient à présent au beau milieu de l’étage « Maroquinerie de Luxe ». Celui-ci regorgeait de sacs de marques de luxe, dont le prix pourrait être le salaire d’un pauvre fonctionnaire. Mais pour des filles comme Serena van der Woodsen et Olivia Waldorf ce ne serait qu’une ridicule dépense comparée à la grandeur de leurs comptes en banque. L’immense pièce était composée de nombreuses parties, correspondant chacune à une marque précise. Les mûrs étaient en partit recouvert de campagnes de publicités et des mannequins portant les somptueux sacs étaient entreposés un peu partout. Serena passa devant l’une des publicités de la dernière campagne Dior, où elle put y admirer la belle Daria Werbowy, ex-égérie de Lancôme. Elle passa aussi devant la collection, mais celle-ci ne l’intéressait guère. Puis elle se planta devant le rayon « Gerard Darel », et observa les sacs posés sur des étagères laquées blanches. Cette marque, très connue et réputée en France, s’était lancée il y a peu aux Etats-Unis, choisissant Mamie Gummer, comme successeuse à la belle Charlotte Gainsbourg qui, aussi belle et charmante soit-elle, n’a malheureusement pas autant de notoriété que Miss Gummer qui n’est autre que la fille de la talentueuse Meryl Streep. Serena grimaça en voyant la photo de la jeune femme et chercha Olivia du regard.

_ Hum… Tu la trouves comment, toi, ‘Mamie Gummer’ ? Honnêtement, je préfère de loin sa mère. Elle est vraiment pas belle. Regarde la forme de son visage.. Brrh.

En attendant que sa meilleure amie lui réponde, elle s’approcha d’une étagère et regarda les sacs qui y étaient disposés. Son regard se posa sur le « Midday Midnight ». Elle le regarda, soupira et le reposa… Ce n’était pas vraiment ce qu’elle recherchait. Sa main effleura son cuir de bonne facture et elle se retourna vers un autre modèle, le « 24h » en python lamé.

_ Qu’est ce que tu en penses ?

Dit-elle, le prenant dans sa main sous le regard suspicieux des vendeuses, à Olivia.

J’aime assez son côté brillant… Je n’ai pas de sacs comme celui là ! Et puis… Il me semble que j’ai une paire de ballerine bronze Sergio Rossi qui s’accorderait parfaitement avec.

Serena se dirigea vers le grand miroir accrochée au mur d’à côté, et un grand sourire se fendit sur son visage lorsqu’elle le posa à son épaule. Elle se regarda un instant et fixa Olivia, à travers le miroir, espérant qu’il lui plaise.

Tandis ce que son amie Serena se dirigeait vers le rayon "Gerard Darel", Olivia traînait la patte. Comprendre ici, qu'elle n'avançait pas, toutes proportions rendues, mais qu'elle restait d'une élégance et d'une beauté incroyable. Lorsqu'elle entendit son amie pousser un petit cri, elle se retourna. Elle regardait une affiche où une grande blonde, qui n'était ni plus ni moins que la fille de Meryl Streep, Mamie Gummer, prenait une pose censée être naturelle, mais qui ne l'était résolument pas. Elle portait un style de vêtements très éloigné de celui d'Olivia. En effet, on était dans un petit Revival 70's, avec un jean large, appelé flare, une petite veste beige fade, et un gros sac, le Midday Midnight. Et au moment ou celle-ci se demandait quelle était cette marque, qu'elle ne connaissait pas et qui devait être nouvelle aux états unis, elle remarqua que son amie soupesa un sac en python lamé, d'une taille parfaite, ni trop gros, ni trop petit, et encore peu vu dans le pays.

L'instant suivant, elle s'observait dans le miroir, avec cette impression de regarder derrière, et non dedans, signe qu'elle réflechissait, et Olivia décida de se rapprocher pour donner son avis à son amie.

_Mamie Gummer, c'est ça ? Je ne l'aime pas. Son visage n'est pas fin, elle n'a pas de jolis traits féminins. Tu serais bien mieux à sa place !

Elle eut un petit sourire à cette pensée, Serena ayant la silhouette d'une mannequin parfaite, grande et fine, belle et vivante.

_ Ton sac est génial ! En plus, il sera parfait pour toi. Assez grand, mais pas trop quand même, pour ne pas faire sac de voyage, et puis, je pense aussi qu'elles iraient bien avec tes ballerines Sergio Rossi bron...

La jeune fille n'avait pas fini son mot. Dans un cliquetis métallique, elle s'élança vers le rayon "MiuMiu", par Miuccia Prada, aussi responsable de la marque du même nom, où elle apercevait un sac assez grand, dans un cuir souple, gris, d'une simplicité élégante, doublée d'une originalité incroyable, de par la finesse des détails. Sans se soucier du léger cri stressé du vendeur quand elle le saisit, elle l'ouvrit, observa l'intérieur, et tomba sous le charme du cuir d'agneau doux. Satisfaite, elle fit signe au vendeur, demandant si le sac existait dans différentes couleurs, et quel était le nom du modèle. Celui-ci fit une moue gênée en expliquant qu'il ne connaissait pas le nom du modèle, seulement la référence, et qu'il allait lui chercher les couleurs.
Muette d'excitation, Olivia tenta d'esquisser un petit sourire, et fit de grands signes a Serena.

_Serena !! Regarde !!

Puis, elle se souvint avoir laissé son amie seule dans les rayons de la marque Gerard Darel, et hésita entre planter le vendeur, et lui laisser l'impression qu'un vol risquait d'être commis, ou attendre que Serena finisse. Elle choisit la seconde solution, et se laissa tomber sur l'un des canapés en cuir noir raffiné des rayons.

Elle se laissa tomber de façon élégante. Oui, je sais, elle est énervante, à vous être toujours, toujours ... tellement supérieure. Non pas de caractère, mais naturellement. Mais vous l'adorez, ne dites pas le contraire.